Six cents élèves du lycée Robespierre et du lycée Guy Mollet accompagnés de classes de quatre collèges invités pour l’occasion, ont assisté avec grande attention ce jeudi 8 novembre 2018 à une conférence qu’ils n’oublieront pas de sitôt à la salle des orfèvres et des tisserands. Lili Leignel, rescapée des camps de concentration nazis, est venue leur raconter l’horreur de son parcours, pour que ça ne se reproduise plus jamais.



 

C’est dans le cadre de leur préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation que 600 élèves de troisième, première et terminale ont assisté à ce témoignage poignant organisé en partenariat avec la ville d’Arras. C’est la première fois que Madame Leignel intervenait devant une assistance si nombreuse.

Les directions des deux lycées ont organisé cette rencontre avec des professeurs d’histoire-géographie et de lettres impliqués dans le devoir d’histoire et de mémoire, pour que les élèves comprennent l’horreur de ces pages d’histoire, et transmettent à leur tour le message pour les générations à venir.





Jusque l’âge de onze ans, Lili Leignel a vécu une enfance heureuse à Roubaix, au côté de ses parents et de ses deux petits frères. Le 27 octobre 1943, Lili  a basculé dans l’indicible. Déportée avec sa maman et ses frères à Ravensbrück, puis à Bergen Belsen au terme d’un voyage inhumain, séparée de son papa qu’elle ne reverra jamais, Lili Leignel a pourtant tout raconté ce jeudi devant ce jeune public qu’elle affectionne tant. Car soixante quinze ans après les événements, ses souvenirs sont intacts.

Elle a raconté la peur, la faim, le froid, les privations, les humiliations, les maladies : «  Nous n’étions plus des enfants, seulement des numéros…  ».

Affaiblie mais sauvée, Lili Leignel est rentrée en France en 1945, avec ses deux frères. Malade, sa maman n’a pu rentrer que des semaines plus tard, alors que les enfants avaient été transférés de foyer en maison de convalescence. Puis ils sont rentrés à Roubaix dans leur maison qui avait été totalement pillée…





Dans son récit maintes fois répété devant presque deux cent mille élèves depuis quarante ans, Lili Leignel a tenu à insérer des notes d’espoir, des signes d’humanité, de l’humour et aussi quelques chansons. De ce témoignage, on retiendra l’Histoire bien sûr, mais aussi l’immense dignité d’une femme de 86 ans qui a connu le pire et qui n’a conservé aucune haine au fond du cœur.

Les 600 jeunes, abasourdis d’entendre une femme si énergique malgré son grand age, et qui les a tenus en haleine pendant 1h20, l’ont longuement ovationné, avant de lui témoigner de réelles marques d’affection et de sympathie.